Quand on est haut-fonctionnaire ou grand capitaine d’industrie, peut-on avoir des amis journalistes ?

Lors de la grande conférence hebdomadaire de l’ESJ Paris, l’école a accueilli Augustin de Romanet, ancien président-directeur général de la Caisse des Dépôts et du groupe Aéroports de Paris. Devant les étudiants, il a partagé son expérience de la relation complexe entre dirigeants et journalistes.

Pour lui, elle est un équilibre délicat à trouver mais essentiel pour un débat public de qualité (notamment dans un contexte économique complexe). Ses trois piliers indispensables :
➡️ la confiance : elle se construit dans la durée et repose sur la fiabilité des interlocuteurs
➡️ la vérité : un chef d’entreprise doit reconnaître ses erreurs et ne jamais instrumentaliser les journalistes
➡️ la rigueur : les journalistes doivent confronter les points de vue, vérifier les faits et donner la parole avant publication

L’ancien dirigeant rappelle que les grands patrons n’attendent jamais la complaisance ou « le cirage de pompes » par les journalistes. Mais de la rigueur ! « Le rôle d’un journaliste n’est pas d’être aimé, mais d’être crédible. Qu’attend un chef d’entreprise de sa part ? La rigueur des faits et la loyauté dans sa méthode.» Il fait remarquer que la liberté de parole d’un dirigeant en dépend : « Un dirigeant parlera plus librement si le journaliste est indépendant, exigeant et fiable. »

Le journaliste peut ainsi être vu comme un véritable sparring partner : ni courtisan, ni complaisant, mais précieux lorsqu’il se met au service de la vérité et du débat public.

Il conclut par deux conseils avisés aux futurs professionnels de l’information : « Premièrement, ne vous laissez jamais manipuler ou instrumentaliser. Deuxièmement, ne trahissez strictement jamais, sinon ça se retournera toujours contre vous ! »

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