Rien ne me préparait à cette responsabilité si singulière (si ce n’est quelques piges dans les médias au fil du temps). J’y suis arrivé un peu par hasard, ayant été nommé pour neutraliser des tensions entre « chapelles » et clans. Moi, je souhaitais exercer un métier utile, loin de l’idéologie ou des machines à fric, et vérifier ce en quoi je crois, le pouvoir de l’écriture et de la parole.
Aujourd’hui, à cause de moi, l’école a changé, elle n’est pas meilleure qu’en 1899 ou 2006, elle est différente. Elle a certainement les meilleurs programmes, le sujet principal et permanent de mes efforts. Elle est aussi devenue la seule école internationale parmi les plus de 200 établissements d’enseignement du journalisme de la grande Europe (Oural, etc… vous connaissez !).
L’ESJ Paris, après 125 ans d’existence, fait toujours partie de l’infime poignée (deux ou trois) de lieux d’enseignement du journalisme français sans aucune idéologie, sans obédience politique ou religieuse, indépendante de l’Etat, sans aucun compte à rendre aux puissances de l’argent, et enfin, étanche aux aboiements des « chiens » (ceux que F. Mitterrand désignait).
J’y ai connu et y connais des heures difficiles, avec des menaces, des coups bas, de la diffamation publique et publiée, dans une ingratitude certaine, compensée par la réussite de la grande majorité des élèves. J’ai pu modeler l’école comme je croyais qu’elle devait l’être aujourd’hui, même si le travail est loin d’être terminé.
Tout cela, en très grande partie, grâce à deux amies, deux femmes exceptionnelles croisées sur mon chemin au Maroc (une autre histoire) et qui m’ont rejoint : Elhame Medjahed, la journaliste qui la dirige aujourd’hui et Florence Bourdillat, formatrice, qui a réussi à dénouer l’indémerdable labyrinthe administratif avant de pouvoir vivre sa vraie vie.
Guillaume JOBIN, président
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